Enseignante depuis de nombreuses années en classe unique de cycle 1, j’ai remarqué, à de nombreuses reprises, que l’utilisation des robots Bee-Bots et Blue-Bots n’était pas aisée en petite section.
En effet, si ces jeunes élèves sont très enthousiastes à l’idée de découvrir, manipuler et faire faire aux robots divers mouvements, la programmation proprement dite est beaucoup plus compliquée, car abstraite ; la programmation de ces robots nécessite des compétences d’anticipation, de mémorisation, et de visualisation que les élèves n’ont pas encore ou peu acquises.
C’est pourquoi j’ai choisi CROKO, un robot assez imposant, qui permet aux élèves de petite section de rentrer dans le monde de la programmation et de la robotique.
Par F. GAUZENTES, référente numérique - École de La Perche (18)
Domaines des compétences mises en œuvre
- Mobilisation des langages
- Utiliser, fabriquer et manipuler des objets
- Explorer le monde
- Utiliser des objets numériques
Présentation du robot :
Le robot comporte 15 « tuiles » de codage ainsi qu’un « gigot magnétique » qui fait office de nourriture et peut donc être un objectif à atteindre lors de la programmation.

Personnellement, j’ai ôté une tuile de codage, car elle n’apportait pas de plus-value à la programmation du robot : elle a pour mission de dérouter le robot de son parcours en simulant un danger :
Pour programmer le robot, l’élève doit encastrer les tuiles sur le dos du robot. Chaque emplacement est numéroté sur fond coloré (ce qui permet deux critères supplémentaires de lecture et repérage).
Ces tuiles donnent les ordres suivants : avancer, reculer, demi-tour, tourner à gauche, tourner à droite, faire une pause « dodo » et une pièce « peur » que j’ai ôté de la programmation, car elle ne présentait pas d’intérêt dans le cadre des séquences.
Attention, les déplacements du robot nécessitent de l’espace ! L’idéal est de mettre en œuvre les séances en salle de motricité ou à l’extérieur sur un revêtement lisse (le tapis amortissant de la structure de jeux peut faire l’affaire).
Contenu de la boîte
- 1 robot
- 15 tuiles de programmations
- 1 « gigot » magnétique
Exemple d’atelier
- Phase 1 : découverte du robot
- Manipulation libre, prise en main avec le repérage des boutons « marche », « ok » et des emplacements pour poser les tuiles, hypothèses de fonctionnement.
- Les élèves expérimentent, verbalisent et vivent les déplacements. Spontanément, ils vont suivre le robot.
- Phase 2 : premiers pas vers la programmation
- Mise à disposition des tuiles suivantes : avancer, reculer, tourner à gauche, tourner à droite et demi-tour.
- Associer un logo inscrit sur la tuile à un mouvement corporel.
- Réussir à encastrer la tuile sur le dos du robot (motricité fine), tout en lisant la couleur ou le chiffre.
- Verbaliser et vivre les déplacements en salle de motricité (ou en extérieur sur sol lisse).
Propositions d’ateliers
- Déplacer le robot en lui fixant un objectif (attention, ses déplacements ne sont pas d’une grande précision comme Bee-bot, Blue-bot ou Tale-bot, mais demander au robot de rejoindre un objectif à un « zone B » est tout à fait possible).
- Insérer les tuiles plus compliquées (nager, faire une pause, etc)
- S’approprier un problème et programmer « sur papier » tout en le vivant avec le corps : les élèves programment le robot en utilisant les tuiles aimantées (créées en photocopiant, plastifiant et aimantant les réelles) sur un robot lui-même photographié et imprimé en A3 ; il s’agit alors pour les élèves d’anticiper, de formuler des hypothèses et des stratégies, en développant le langage oral et l’argumentation dès la petite section.
- Remédier aux échecs et élaborant de nouvelles stratégies.
Réinvestissement et prolongements possibles
- Mise en place de défis auprès des camarades de la classe.
- Dicter un programme.
- Organiser des déplacements avec d’autres robots disponibles en classe.
Pour information : le mur sonore de la classe récapitule les fonctionnalités de chaque robot présent en classe.

Pour conclure
Le robot peut être laissé à disposition sur le temps d’accueil de façon à pouvoir observer les élèves : échanges entre pairs, négociations, hypothèses, avec une présence bienveillante de l’enseignant qui ne se positionne plus en tant qu’observateur et peut intervenir si besoin.
Mais ce robot est un véritable outil numérique qui permet aux jeunes élèves d’accéder à la programmation et aux apprentissages de cycle 1 dès la PS.